2020
pp. 143-159
https://doi.org/10.3917/agora.086.0143
pp. 158-159
Site de Cairn
86, octobre
25 ans de recherches sur la jeunesse (1995-2020) - Numéro anniversaire [Dossier]
Lorsque l'on analyse les évolutions de l'abstention depuis les années 1980, le vote est de moins en moins automatique et trop souvent on en rend responsable les jeunes. D'abord, c'est l'abstention intermittente, et non l'abstention systématique, qui progresse. Ensuite, l'explication classique par le moratoire politique reste pertinente, mais elle ne suffit plus à rendre compte du comportement des électeurs français. Enfin, ce décentrement du vote est porté avant tout par le renouvellement générationnel et la transformation des cultures citoyennes qu'il porte. Dans les générations nées avant-guerre, le vote de devoir persiste, mais c'est de moins en moins le cas notamment parmi les générations post-baby-boom. Il faut cependant distinguer, dans les cohortes récentes, les citoyens investis politiquement pour qui le vote est un mode d'action parmi d'autres des citoyens en rupture avec le vote, mais aussi avec les autres formes de participation. Pour ces derniers, que l'on retrouve parmi les moins diplômés et les membres des catégories populaires, cela peut aboutir à leur silence politique. Leur absence des urnes et des mouvements sociaux est un défi majeur pour la démocratie française.
SOCIOLOGIE DE LA JEUNESSE ; DROIT DE VOTE ; PARTICIPATION POLITIQUE ; JEUNESSE ; PARTI POLITIQUE ; ELECTION ; EVOLUTION HISTORIQUE
Consultation sur place