Fabrique (La) locale de la "demande de mémoire" sur l'immigration. Une lutte symbolique à distance des catégories populaires
ACTES DE LA RECHERCHE EN SCIENCES SOCIALES
2021
pp. 22-41
238, juin
« Retour du passé refoulé », « guerre des mémoires », « concurrence des victimes », depuis la fin des années 1990, les enjeux de mémoire collective sont au cœur du débat public, en particulier concernant la place occupée par les immigré·e·s dans le roman national.
L'idée qu'il existerait un « besoin de mémoire » rapporté à l'immigration, c'est-à-dire des immigré·e·s et de leurs descendant·e·s, mais également de la société française dans son ensemble, s'est imposée comme une évidence, faisant l'objet d'une attention accrue des pouvoirs publics ainsi que d'une pluralité d'acteurs sociaux (universitaires, artistes, militant·e·s de la mémoire…).
Dans cet article, à partir du cas de Saint-Étienne, nous étudierons les logiques à l'œuvre derrière la construction d'une demande sociale de mémoire rapportée à l'immigration. Loin d'une « guerre des mémoires » entre communautés, la convocation du passé s'est imposée comme ressource privilégiée du tour symbolique pris par les formes de gestion et de politisation de la question immigrée.
société ; CULTURE ; IMMIGRATION ; MIGRANT ; POLITIQUE PUBLIQUE ; NATIONALITE ; IDENTITE COLLECTIVE ; HISTOIRE ; HISTOIRE DE VIE ; SOCIOLOGIE ; SAINT ETIENNE
Consultation sur place